Exposition protéiforme, sonore et visuelle, où divers champs de recherche se croisent pour rendre sensible l’écoute du soleil dans une installation immersive. Réalité et fiction se croisent. L’art se dresse comme passerelle entre les disciplines : science, physique, chimie, archéologie, sociologie de l’imaginaire, patrimoine … Par son caractère fantasmagorique, à la fois divinatoire, scientifique et onirique, traversant les siècles et les civilisations, le soleil devient alors un sujet d’étude idéal. L’exposition est une proposition d’histoire de cette fascination. Elle se dévoile dans un rapport ténu entre spatialisation et temporalité, au gré de la découverte du travail des trois artistes : les Témoins solaires sur céramique de Delphine, les projections de miroirs en verre de Tom, les vibrations sonores captées par les paraboles de Kévin et une pièce commune : le radiographe pour filaments solaires.
Cette œuvre qui enregistre les protubérances solaires liées à l’activité électromagnétique du soleil, par le biais de l’une des paraboles installées sur la terrasse du Centre d’arts, retranscrit chaque jour à 15h dans de l’argile le spectre d’onde de ces vibrations. Elle représente à la fois l’écoute de l’environnement et le temps qui s’écoule. L’hélioradiographe est intégré à une pierre trouvée sur le littoral port-de-boucain, Vecteur de mémoire très locale, elle entretient à elle seule, par sa forme et son origine un peu étranges, le paradoxe fictionnel de l’exposition, la potentialité d’évasion de l’esprit dans cette mise en scène à l’apparence scientifique. Face à elle sont disposées des pierres de lave qui s’envisagent comme les pages d’un calendrier. C’est sur ces plaques que sont disposés chaque jour de l’exposition, les filaments solaires gravés sur tablette par le hélioradiographe entretenant, par leur existence physique même, un lien étroit avec l’écriture, les formes du langage, les méthodes de comptage du temps à travers les époques et la préservation de la mémoire qu’induit la cuisson de la porcelaine. Extrait du texte de Laure Flores
Sursauts solaires, seconde escale
Exposition réalisée avec Kevin Cardesa sur une invitation de Laure Flores au centre d'art de Port-de-Bouc
2017
lien vers l'article de Nina Rendulic